Dupliquer le contenu d’une puce RFID (Mifare Classic)

Cet article fait partie de la série Expériences NFC / RFID (4 articles au total)

Vous êtes de plus en plus nombreux à me poser des questions sur les puces RFID. Pour ceux qui ne connaissent pas ce sigle, sachez que c’est cette techno qui se cache bien souvent derrière vos carte d’accès à votre parking/immeuble/local vélo etc… Depuis quelques années, de plus en plus de systèmes « à clés » sont remplacés par des cartes/badges RFID, sous prétexte de fournir une plus grande sécurité. Mais du coup, vous êtes vous déjà renseignés s’il était possible de se faire un double ?

Pourquoi vouloir faire une copie ?

Peut-être que comme moi, vous n’avez qu’une carte d’accès à votre parking alors que vous êtes deux à utiliser une même voiture. Et si auparavant pour obtenir un double de clé il suffisait de se déplacer chez le cordonnier du quartier, pour une carte RFID c’est une autre paire de manches ! Dans mon cas la réponse du gestionnaire du parking est simple : impossible de me fournir un double, le seul moyen d’avoir une deuxième carte est de louer une place de parking supplémentaire ! Qu’à cela ne tienne, si on ne peut pas me fournir de double, je peux peut-être m’en faire un moi-même ?

Il y a RFID et RFID

Des familles de puces RFID, il y en a quelques unes. Chacune a ses propres caractéristiques et sa fréquence de fonctionnement. Dans mon cas, la puce cachée dans ma carte de parking est une puce Mifare Classic 1K. Un type de puce très courant. En terme de caractéristiques, celle-ci fonctionne a une fréquence de 13.56Mhz, peut contenir jusqu’à 1kilo-octet de données et est protégée par plusieurs clés de chiffrement pour justement empêcher de lire tout le contenu de celle-ci (et donc d’en faire une copie).

Mifare Classic 1K et sécurité

Là où les choses deviennent intéressantes c’est qu’en 2007/2008/2009, plusieurs chercheurs européens ont mis en évidence des vulnérabilités sur la méthode de sécurisation des puces Mifare Classic et il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que des outils exploitant ces faiblesses voient le jour. C’est le cas de toute une suite d’outils que j’aime bien et dont je vais vous parler dans cet article : les NFC-Tools.

Notez que les techniques mises en œuvre dans cet article ne sont pas les plus efficaces : cela prendra une dizaine de minutes sur un PC standard, là où les techniques les plus avancées peuvent récupérer le contenu d’une carte complète instantanément.

Dupliquer le contenu d’une puce Mifare Classic 1K

La liste des courses

Pas d’inquiétudes ici, la liste est courte ! Pour dupliquer le contenu de la puce (nos fameux 1 kilo-octets de données) on va avoir besoin d’un PC sous Linux et de 2 éléments qu’il faudra bien choisir :

    • un lecteur RFID compatible avec les NFC Tools
  • une puce RFID vierge (du type Mifare 1K)

Pour le lecteur RFID, il n’y a pas 50 modèles de lecteurs compatibles avec les nfc-tools, et je vous avoue que j’ai un peu galéré à dénicher le mien ! J’en ai 2 différents, qui marchent aussi bien l’un que l’autre : un Identive SCL3711 et un ACR122U. Si vous souhaitez en acheter un, cliquez sur sa photo ci-dessous.

identive-scm-scl3711
Acheter le lecteur RFID USB Identive SCL3711 sur Amazon
Acheter le lecteur ACR122U sur la boutique de l’Atelier du Geek

Pour la puce RFID vierge, il faut très logiquement en choisir une du même type que celle à dupliquer, en l’occurrence nous avons donc besoin du puce Mifare Classic 1K vierge. La forme importe peu, qu’il s’agisse d’une carte, d’un badge ou d’un autocollant, tant que la puce est du bon type. Choisissez le plus pratique pour vous !

Pour la suite de ce tuto, j’utilise une distribution Linux dérivée de Debian, Linux Mint. Cela devrait donc fonctionner sur toutes les distributions avec la même base (Ubuntu, Linux Mint, Kali, Debian…).

Installation des outils logiciels

Pour jouer avec les puces RFID et notamment les puces Mifare, on va avoir besoin de 2 outils du projet NFC-Tools : libnfc et mfoc. Je n’ai pas trouvé de paquets « prêt à l’emploi » et il faut donc récupérer les sources de ces outils pour les compiler avant de les installer. Pour cela, il va falloir jouer de la ligne de commande :

Installation de libnfc

sudo apt-get install libusb-dev
wget http://libnfc.googlecode.com/files/libnfc-1.7.0.tar.bz2
tar -xjvf libnfc-1.7.0.tar.bz2
cd libnfc-1.7.0/
./configure --with-drivers=all
make
sudo make install

Installation de mfoc

wget https://github.com/nfc-tools/mfoc/archive/mfoc-0.10.7.tar.gz
unzip mfoc-0.10.7.zip
cd mfoc-0.10.7
./configure LDFLAGS=-L/usr/local/lib PKG_CONFIG_PATH=/usr/local/lib/pkgconfig/
make
make install

Maintenant que nos outils logiciels sont installés, on branche le lecteur SCL3711, on pose notre carte RFID dessus et on entre la commande suivante :

nfc-list

Et si tout est correctement installé, votre console devrait afficher quelque chose de ce genre là :

NFC device: SCM Micro / SCL3711-NFC&RW opened
1 ISO14443A passive target(s) found:
ISO/IEC 14443A (106 kbps) target:
ATQA (SENS_RES): 00 03
UID (NFCID1): 21 ad 3b 1a
SAK (SEL_RES): 09

Ok, maintenant on est prêt à passer aux choses sérieuses.

Copie des données de la puce mifare : la cinématique

Pour faire une copie des données de la puce mifare, il va falloir procéder en 3 étapes :

    1. Trouver les clés de chiffrement de la puce vierge
    1. Sauvegarder le contenu de la puce mifare dans un fichier
  1. Transférer le contenu du fichier de sauvegarde sur la puce vierge

L’opération prend environ une quinzaine de minutes et demandera là aussi de saisir des commandes dans le terminal.

Etape 1/3 : Trouver les clés de chiffrement de la puce vierge

Placer la puce vierge sur votre lecteur RFID et entrez la commande suivante :

mfoc -P 500 -O carte-vierge.dmp

Le contenu , et les clés de chiffrement de votre carte vierge est désormais sauvegardé dans le fichier carte-vierge.dmp

Etape 2/3 : Sauvegarder le contenu de la puce mifare à copier dans un fichier

Placer la puce mifare à copier sur votre lecteur RFID et entrez la commande suivante :

mfoc -P 500 -O carte-originale.dmp

Le contenu de la carte originale est sauvegardé dans le fichier carte-originale.dmp. Je vous conseille de garder de côté ce fichier : en cas de perte de la carte originale, il vous permettra d’en créer de nouvelle.

Etape 3/3 : Transférer le contenu du fichier de sauvegarde sur la puce vierge

A nouveau, placez la puce RFID vierge sur votre lecteur RFID et entrez la commande suivante :

nfc-mfclassic w a carte-originale.dmp carte-vierge.dmp

Un message devrait vous informer du succès de l’opération. Et voilà, vous avez désormais 2 puces RFID avec le même contenu !

Ces cartes sont-elles vraiment identiques ?

Hélas pas vraiment ! Si dans mon cas je peux désormais accéder à ma place de parking avec mon badge original ou mon badge copié, il n’en va pas forcément de même avec tous les lecteurs d’accès RFID. La faute à l’identifiant unique de la puce (dans le jargon on appelle ça l’UID pour Unique IDentifier). Cet identifiant est gravé en usine et chaque puce possède un UID unique au monde. Si produire un clone parfait de votre carte vous intéresse n’ayez crainte, il existe des solutions ! J’en parlerai dans un prochain article ;)

Domotique : Migrer Domoticz vers le RaspberryPi2

Cet article fait partie de la série Domotique (18 articles au total)

J’imagine que la nouvelle ne vous aura pas échappé : depuis fin 2014, la fondation RaspberryPi a sorti un nouveau modèle de son célèbre ordinateur miniature. Sobrement intitulé RaspberryPi 2, celui-ci présente plusieurs évolutions matérielles tout en gardant le même format, et qui plus est le même prix ! Et si pendant des mois mettre la main sur cette nouvelle version relevait du parcours du combattant (voire du combattant fortuné) les prix se sont plutôt calmés et on retrouve cette nouvelle version avec un prix qui colle davantage à celui de l’ancien modèle.

Migrer mon installation domotique

Si vous suivez ma série d’articles sur la domotique, vous savez que le RaspberryPi est au cœur de ma solution. Avec la sortie de cette nouvelle version de la framboise je me suis longtemps demandé si je devais franchir le pas pour migrer mon installation vers ce nouveau jouet. Je me suis finalement décidé et je partage aujourd’hui avec vous les raisons de ma migration et surtout comment la réaliser sans douleur.

RaspberryPi 2, des nouveautés bien cachées ?

D’apparence, il faudra être sacrément entrainé pour faire la différence entre les deux versions ! Ci-dessous une petite photo des deux générations : mon ancien RaspberryPi B+ et mon nouveau RaspberryPi 2 :

Saurez vous distinguer le Raspberrypi2 de son prédécesseur ?
Saurez vous distinguer le RaspberryPi2 de son prédécesseur ?

C’est en soit une bonne nouvelle : cela signifie que les accessoires comme les boitiers restent compatibles entre les différentes versions tout comme les différentes cartes d’extensions qui exploitent le port GPIO.

Un processeur multi-cœurs et 2 fois plus de RAM

Si la plupart des articles relatant la sortie de l’appareil se focalisent sur la quantité de RAM, qui a doublé, c’est personnellement le processeur qui m’a le plus intéressé : en passant d’un modèle simple coeur à un quad-core, le RaspberryPi est désormais capable de paralléliser de manière efficace plusieurs processus. Et ça c’est bon pour notre domotique et ses traitements parfois longs. En terme de puissance, on parle au final d’un processeur qui serait environ 6 fois plus véloce, ce qui ne fera pas de mal non plus même si Domoticz est très léger !

Une meilleure compatibilité logicielle

En changeant d’architecture (ARMv7 pour le RaspberryPi 2 contre ARMv6 pour ses prédécesseurs), c’est la compatibilité logicielle de la plateforme qui s’améliore. Petit fait notable, cette nouvelle version est désormais supportée par Windows mais une mouture bien spéciale du système Microsoft : Windows IoT. Si c’est un pas en avant n’espérez donc pas faire tourner votre suite Microsoft Office sur l’ordinateur à la framboise.

Au final si vous avez du mal à faire votre choix, voici un petit tableau qui récapitule les éléments différenciant de cette version avec son prédecesseur :

[rpt name= »quel-raspberrypi-choisir »]

Migration de Domoticz sous Raspbian d’un RaspberryPi B+ vers un RaspberryPi 2

Si vous êtes intéressé par les nouvelles capacités de cette version du RaspberryPi, voici un petit pas à pas pour migrer en 30 minutes votre installation domotique d’un RaspberryPi B+ vers un RaspberryPi 2.

Etape 1/2 : Préparation de l’ancien système

Saisir les commandes suivantes depuis un terminal ou une connexion SSH (compter une trentaine de minutes max) :

sudo apt-get update && sudo apt-get upgrade -y
sudo apt-get dist-upgrade

A ce moment, votre système est à jour et prêt à basculer sur le RaspberryPi 2. Eteignez la bête en saisissant la commande suivante :

sudo halt

 Etape 2/2 : Mise en place du RaspberryPi 2

On arrive au moment crucial ! Les 2 RaspberryPis sont éteints, débrancher alors tout votre équipement du RaspberryPi B+ pour le brancher sur le RaspberryPi 2. Ne pas oublier la carte micro-sd ;)

Vous pouvez alors démarrer le bolide, tout devrait bien se passer. Lancez alors la commande de mise à jour suivante :

sudo rpi-update

Et redémarrez ensuite avec cette commande :

sudo reboot

Dernière étape facultative : si vous avez attribué une IP fixe à votre ancien RaspberryPi, il est peut-être nécessaire de mettre à jour celle-ci dans la configuration de votre box adsl/routeur pour ne pas avoir à changer tous vos marques-pages.

Au final, rien de sorcier vous voyez, et aucunement besoin d’être un as de la ligne de commande ! Merci de m’avoir lu et j’espère que ce petit tuto en aidera quelques uns. Comme d’habitude pour les questions je vous encourage à passer par les commentaires !

Installer la clé wifi TP-Link TL-WN725N sur un RaspberryPi V2 avec Raspbian

Il y a bientôt 1 an, je publiais un article du même genre pour installer la clef wifi TP-Link TL-WN725N sur un RaspberryPi de première génération. Avec la sortie du RaspberryPi v2, vous êtes de plus en plus nombreux à me réclamer une mise à jour de l’article d’origine.

J’ai mis le temps, mais voici donc un petit pas à pas pour installer cette clé sur votre ordinateur miniature flambant neuf !

Notez que si vous ne souhaitez pas vous prendre la tête avec ces histoires de pilotes, vous pouvez aussi opter pour un modèle de clé wifi supporté nativement par raspbian et le raspberrypi v2 comme la clé wifi Edimax EW-7811UN.

Pour que votre clé TP-Link TL-WN725N soit reconnue, il va falloir procéder en 2 étapes :

  1. Trouver la bonne version du pilote de la clé wifi
  2. Télécharger et installer le pilote

Comme pour la précédente version du RaspberryPi, il va falloir vous frotter à la ligne de commande pour installer le pilote, mais n’ayez crainte, je suis là pour aider :)

Etape 1/2 : Trouver la bonne version du pilote pour votre RaspberryPi 2

C’est là l’étape la plus délicate, en fait à chaque version de noyau linux correspond une version du pilote de la clef wifi. Il va donc falloir noter votre version du noyau linux pour trouver le pilote adéquat.

Pour ce faire, depuis un accès en ligne de commande sur votre raspberry pi 2, entrez la commande suivante : uname -a

Le résultat devrait s’afficher sous cette forme :

pi@raspberrypi ~ $ uname -a
Linux raspberrypi 3.18.11-v7+ #781 SMP PREEMPT Tue Apr 21 18:07:59 BST 2015 armv7l GNU/Linux

La partie qui nous intéresse est ici 3.18.11-v7+ #781. Attention chez vous cela sera certainement différent.

Une fois la version de votre noyau en poche, rendez-vous sur cette page pour y trouver le pilote associé. Par exemple dans mon cas : 8188eu-v7-20150406.tar.gz

Attention : sur la page du forum, il y a là les pilotes pour les deux générations de RaspberryPi, la 1 et la 2. Pour être sûr d’avoir le bon pilote, le nom du fichier doit contenir v7.

Etape 2/2 : Installer le pilote de la clé TP-Link sur le RaspberryPi 2

Pour cette phase, il faut que votre RasbperryPi 2 soit connecté à internet (par exemple avec un câble RJ45).

Entrez les commandes suivantes, en remplaçant bien entendu NOM_DU_FICHIER par celui que vous avez récupéré à la fin de l’étape 1 (dans mon cas 8188eu-v7-20150406.tar.gz).

wget https://dl.dropboxusercontent.com/u/80256631/NOM_DU_FICHIER
tar xzf NOM_DU_FICHIER
./install.sh

Et voilà, au prochain démarrage, la clé devrait apparaître dans la liste de vos interfaces réseau (la liste est disponible en entrant la commande ifconfig).

Si jamais cela ne fonctionne pas, manifestez-vous dans les commentaire en donnant la version de votre noyau et le fichier de pilote téléchargé.

Mediacenter : Utiliser sa manette Xbox 360 sans fil sous Linux

Cet article fait partie de la série Mediacenter (6 articles au total)

Aujourd’hui un court article qui peut vous faire gagner un peu de temps si comme moi vous cherchez à faire un peu de recyclage en voulant utiliser vos manettes sans fil de xbox360 sur votre pc mediacenter linux (ici je m’adresse à ubuntu et ses dérivés).

Niveau matériel il ne faut pas grand chose. J’avais déjà les manettes, je cherchais donc uniquement un récepteur USB pour manette sans fil à connecter à mon PC.

Là vous avez deux solutions :

Comme je doutais des chances de succès de la manœuvre, j’ai choisi la solution 2 et j’ai donc reçu chez moi ce petit récepteur USB à brancher sur ma machine (spoiler : au final tout marche super bien).

 

Le fameux récepteur USB. On voit le bouton d'association qui sert à l'appairage de la manette
Le fameux récepteur USB. On voit le bouton d’association qui sert à l’appairage de la manette

Configuration de la manette

C’est là où les choses se corsent un peu ! La manette de xbox360 est reconnue nativement par ubuntu depuis quelques versions, par contre la prise en charge de ce périphérique par le système laisse un peu à désirer (par exemple le cercle lumineux de la manette clignote en permanence ce qui est TRES agaçant).

Tout ça c’était sans compter sur Valve qui dans le cadre de la sortie de sa « SteamBox » a amélioré le pilote Linux. La manette devient alors pleinement fonctionnelle. Voyons donc comment installer ce nouveau pilote !

Installation du pilote Valve pour la manette sans fils de xbox360

Il suffit d’ouvrir un terminal et de saisir les commandes suivantes :

sudo apt-add-repository ppa:mdeslaur/steamos
sudo apt-get update
sudo apt-get install steamos-xpad-dkms

Redémarrez ensuite votre machine, et c’est tout ! Il faut faire comme sur console l’association de la manette avec le récepteur et ensuite vous pourrez profiter pleinement de votre contrôleur sans fil depuis votre canapé !

J’ai testé la manette avec un de mes rares jeux steam fonctionnant sous linux, WormsReloaded, mais cela devrait le faire également pour tous les jeux jouables à la manette. Voilà, vous savez tout ! Bon jeu !

Regarder la TNT sur Linux Mint avec la clef USB TNT AverMedia Volar Green HD

Cet article fait partie de la série Mediacenter (6 articles au total)

Il y a quelques jours avait lieu le tournoi des 6 nations, et même si je ne porte pas forcément la télévision dans mon cœur il faut reconnaître que pour suivre ce genre d’événement sportif on fait difficilement mieux ! Ma problématique à ce moment : comment regarder ces matchs de rugby (diffusés sur France2) alors que… je n’ai plus de TV ?

Recevoir la TNT sur PC

A chaque problème sa solution (geek). En l’occurence, pourquoi ne pas rajouter à mon PC mediacenter la possibilité de recevoir et décoder le flux TNT acheminé par mon antenne hertzienne ? C’est possible via une petite clef USB équipée d’un tuner. Branchée d’un côté à l’antenne et de l’autre à mon PC via une prise USB, la clef va recevoir les signaux TNT avant de les transmettre à l’ordinateur pour qu’il les décode. Me voici donc à la recherche de la perle rare.

Trouver une clef USB TNT compatible Linux

Si je parle de perle rare, c’est que trouver une clef USB TNT n’est pas bien dur, mais en trouver une qui soit correctement gérée sous Linux est une autre paire de manches. Comme il s’agit d’un périphérique dont je vais me servir très occasionnellement, je cherchais un modèle pas cher qui fonctionne bien, et c’est finalement vers le modèle Volar Green HD d’Avermedia que je me suis tourné.

Clef USB avec tuner TNT capable de recevoir TV et radios en numérique sur PC
Clef USB avec tuner TNT capable de recevoir TV et radios en numérique sur PC

Installation de la clef USB TNT AverMedia Volar Green HD sur Linux Mint

Ces instructions sont effectuées sur Linux Mint Cinnamon 17.1 mais devraient également fonctionner sur les autres distributions récentes dérivées de debian (Ubuntu, etc…). Pour réaliser cette installation, mieux vaut être plutôt familier du terminal, même si les manipulations ne sont pas très compliquées.

Une fois branchée, la clef a besoin d’un firmware pour fonctionner, concrètement il s’agit d’un simple fichier à déposer dans le répertoire /lib/firmware/. Pour ce faire, dans un terminal saisissez les commandes suivantes :

cd /lib/firmware/
sudo wget http://palosaari.fi/linux/v4l-dvb/firmware/IT9135/12.10.04.1/IT9135v1_12.54.14.0_2.47.14.0/02fcf11174eda84745dae7e61c5ff9ba/dvb-usb-it9135-01.fw
sudo reboot

Votre machine redémarrera et devrait maintenant correctement détecter la clef. Pour le vérifier, vous pouvez saisir la commande dmesg | grep dvb dans un terminal ce qui devrait afficher quelque chose du genre :

[ 3.028380] it913x: Dual mode=0 Tuner Type=38<6>[ 3.028389] usb 1-1: dvb_usb_v2: found a 'Avermedia A835B(3835)' in warm state
[ 3.028464] usb 1-1: dvb_usb_v2: will pass the complete MPEG2 transport stream to the software demuxer
[ 3.253113] usb 1-1: dvb_usb_v2: schedule remote query interval to 250 msecs
[ 3.253119] usb 1-1: dvb_usb_v2: 'Avermedia A835B(3835)' successfully initialized and connected
[ 3.253165] usbcore: registered new interface driver dvb_usb_it913x

Regarder la TNT avec VLC

Une fois la clef correctement détectée, il va falloir choisir un logiciel pour l’exploiter. Pour une installation à long terme, je conseillerais de mettre en place TVHeadend qui permet ensuite d’accéder à la TNT depuis Kodi/XBMC. Pour moi qui compte sur les doigts de la main le nombre de fois où je vais lancer la TNT dans l’année, j’ai choisi une méthode un peu plus simple mais qui est terriblement efficace : utiliser VLC.

Si vous souhaitez prendre ce chemin, sachez que la configuration se passe en 2 étapes :

  1. Recherche des chaînes TNT disponibles
  2. Exploitation du fichier de chaînes avec VLC

Prêts ? C’est parti !

Recherche des chaînes TNT disponibles

Pour lancer la recherche des chaînes on va utiliser un petit programme fort pratique : w_scan.
Pour l’installer il va falloir saisir la commande suivante dans un terminal :

sudo apt-get install w-scan

Maintenant que w_scan est installé, on va lui demander de scanner toutes les fréquences et d’enregistrer celles sur lesquelles il reçoit un signal dans un fichier channels.conf dans votre répertoire utilisateur. Pour ce faire, il faut saisir la commande suivante dans un terminal :

sudo w_scan -c FR -X > ~/channels.conf

L’opération est assez longue (chez moi ça a pris 15 bonnes minutes) et si tout se passe bien w_scan vous indique avoir trouvé plusieurs dizaines de chaînes (42 dans mon cas).

On va maintenant donner ça à manger à VLC !

Charger un fichier de chaînes dans VLC

Là non plus rien de très compliqué. Pour valider que cela fonctionne bien, dans un terminal, il vous suffit de saisir la commande suivante :

vlc -vvv ~/channels.conf

Suite à cette commande, VLC devrait s’ouvrir et diffuser une chaîne de TV. Si vous dépliez alors le volet Playlist de VLC vous devriez y trouver la liste de toutes les chaînes de TV et radio détectées par w_scan.

Ici VLC permet de regarder la TNT. Les chaînes disponibles sont affichées dans le volet "Playlist"
Ici VLC permet de regarder la TNT. Les chaînes disponibles sont affichées dans le volet « Playlist »

Il suffit de fermer la fenêtre de VLC pour arrêter la diffusion de la TV.

Bon par contre, lancer VLC depuis un terminal, on ne peut pas dire que ce soit évident pour le commun des mortels. Je vous propose donc de créer sur votre bureau un petit raccourci tout mignon qui vous permettra de lancer VLC avec la TNT en un clic !

Création d’un raccourci pour ouvrir VLC avec la TNT

Donc sur le bureau, faites un clic droit, et sélectionnez Créer un nouveau lanceur. Une petite fenêtre apparaîtra alors dans laquelle je vous propose de saisir les informations suivantes :

  • Name : Regarder TNT
  • Command : vlc -vvv ~/channels.conf
Configuration du lanceur qui permettra de démarrer VLC avec les bons réglages
Configuration du lanceur qui permettra de démarrer VLC avec les bons réglages

 

Vous pouvez changer l’icône pour quelque chose de plus conventionnel qu’une fusée bien entendu ;) Cliquez ensuite sur Valider pour voir apparaître votre magnifique raccourci sur le bureau.

Deux mots sur la redevance TV

Comme expliqué dans un précédent article, si vous n’avez pas de TV vous êtes exempté de la « Contribution à l’audiovisuel public« , communément appelée « Redevance TV« . Qu’en est-il à partir du moment où vous êtes équipés d’une clef USB tuner comme celle mentionnée dans cet article ? Et bien là où ça devient un peu hypocrite c’est que même en possédant cette clef USB TNT qui permet de regarder très confortablement les chaînes TV, vous n’êtes toujours pas redevable de cette taxe comme le rappelle très explicitement le site service-public.fr  :

« Par contre, les micro-ordinateurs munis d’une carte télévision permettant la réception de la télévision ne sont pas taxables.« 

Si là on ne marche pas sur la tête…

Conclusion

Voilà, vous savez maintenant comment regarder la TNT sur votre PC sans trop vous prendre la tête. Cela peut vous être utile que vous ayez une TV ou non, mais si c’est trop compliqué et que vous souhaitez tout de même voir vos matchs, il reste une solution qui n’est pas désagréable : descendre au bar/pub du coin de la rue ;)

Je vous laisse jouer avec VLC, et si vous avez une question ou une info à partager, ça se passe comme d’habitude dans les commentaires.